Industrie du disque en danger
Mes amis, l’heure est grave ! L’industrie du disque est en danger ! Le disque se meurt… Tout ça à cause d’Internet et les méchants pirates qui téléchargent allègrement l’intégralité des catalogues d’EMI, de Sony, d’Universal et de la Warner. Et voilà le résultat…
L’industrie du disque est alors “prise en otage” (oui, j’adore utiliser les expressions à la mode qui ne veulent plus rien dire), prise en otage par ces mécréants qui profitent de la société, qui s’attribuent des privilèges sans même penser aux malheureux multi-millionnaires que sont les commerçants du disque. Et du coup, on assiste à un désastre. Oui, ce serait facile de réduire le problème à ça…
En effet, nous vivons dans une société où le raccourci fait office de preuve. Il n’est plus question de raisonner, la caricature est de rigueur.
Certains essayent quand même de se poser les vraies questions. Des études ont été menées à propos du peer to peer et de son impact sur les ventes de disques. Et tous les résultats indiquent qu’en fait, celui qui télécharge achète plus ! (Comme à l’époque de Napster où les ventes avaient considérablement augmenté.)
Dernièrement, une étude canadienne a montré que celui qui télécharge 12 titres achètera 50% de plus que les autres environ. La même étude indique que le P2P n’a aucun impact sur les plates-formes de téléchargement légal type iTunes Music Store. En conclusion, on apprend que la moitié de ceux qui utilisent le P2P pour la musique le font pour écouter le morceau avant d’acheter le cd ou parce qu’ils ne veulent qu’un ou deux titres. Pour ces derniers, quand le téléchargement illégal augmente de 1%, les ventes augmentent de 4% !Pour ceux qui ne voulaient pas d’un album complet, l’offre légale a permis de satisfaire ce besoin. Il est ainsi possible d’acheter des titres à l’unité, sans que ce titre soit imposé (ce qui était le cas auparavant). Ceci peut contribuer à expliquer la baisse des ventes des albums. Le consommateur était jusque là “pris en otage” par les majors. Il avait le choix entre l’album ou “le tube”. Impossible d’acheter un autre ou plusieurs autres titres.
The register nous informe alors qu’une étude de Capgemini montre clairement cette relation entre le changement de format et les ventes.Mais le peer to peer alors ? N’aurait-il finalement aucun impact ?Même si le P2P n’influence pas les ventes dans leur globalité, tout indique qu’il n’est pas neutre. Alors, sur quoi agirait le téléchargement illégal ?
Pour David Blackburn, étudiant de Harvard, les effets sont partagés selon la notoriété du musicien. En effet, ceux qui bénéficient le plus du P2P sont les jeunes artistes encore peu connus (les 3/4 des musiciens). Au contraire, les artistes plus populaires (1/4 des artistes) voient leurs ventes diminuer. Autrement dit, le téléchargement légal favoriserait l’apparition de nouveaux talents !
Et les majors dans tout ça ?
Dans cette histoire, il semblerait alors que les majors et les artistes les plus connus (et donc les plus riches) soient les gros perdants. Et que font-ils pour remédier à ça ? Hein ? C’est simple, ils continuent leur “stupidmarketing”. Leur stratégie : faire de la musique pour les 12-14 ans. De la Star Ac à tout va, de la musique de masse pour un public à la masse. Des groupes ikéa montés en trois minutes chrono pour contenter des ados pré-pubères. Et pourquoi cette cible ? Parce que c’est elle qui consomme le plus de musique, c’est-à-dire qui achète comme on mange des m&m’s. Seulement voilà, aujourd’hui, on “mange” gratuitement sur le net alors exit les boys bands.
Ah, le jour où les majors auront pour cible non pas des con-sommateurs mais les gens qui aiment la musique, le jour où les “artistes” n’écriront plus leur texte en 15 secondes, le jour où quelqu’un fera quelque chose de nouveau dans la sacro-sainte variète…
Je suis mauvaise langue, parfois ça arrive. Regardez ces petites perles que sont Bénabar et Aaron. Le point commun entre les deux ? Ils se donnent au maximum sur scène. Ah oui, on oublie souvent de parler de la scène mais c’est avant tout cette scène qui compte non ? On est chanteur pour faire de la scène ou pour vendre des disques à la base ? Les majors et les artistes aux têtes démesurées (et aux portefeuilles prêts à exploser) ne devraient pas oublier ça… 😉
Bon, je vais enfin répondre à la question que vous vous posez tous depuis le début à savoir : “Mais pourquoi y a t-il une photo de Florent Pagny pour illustrer cette article ?”
Florent Pagny est le parfait exemple de ce qui plombe l’industrie du disque. Personnellement, je ne suis pas fan, mais il faut reconnaître que ce type a une voix incroyable. Mais voilà, il ne semble plus être un artiste aujourd’hui mais plutôt un commerçant. Il y a peu de création mais souvent du copié/collé. Best of, live… Et reprises. Les reprises, Florent Pagny est passé maître. Aujourd’hui, il sort un album de reprises de Brel. Bien sûr, ce qu’il fait est légal. Mais entre-nous… Un internaute lambda risque la prison, une amende et une coupure internet s’il télécharge un titre, et pendant ce temps là, un gugus revient de la Patagonie pour piller la mémoire de la musique francophone. Quand l’internaute risque la prison, Florent Pagny gagne des millions en utilisant les textes de Brel. Alors, je me demande qui est le vrai pirate… Celui qui veut accéder à la culture ou celui qui se fait de l’argent sur le dos des morts.
Et pendant ce temps là, ce sont les distributeurs qui écrivent la loi. Je croyais que c’était le rôle des députés mais aujourd’hui, il semble que ce ne soit plus le cas. En effet, le président de la Fnac, Denis Olivennes, insiste pour que la connexion des internautes soit coupée en cas de téléchargement illégal. Ainsi soit-il…
En tout cas, j’irai pas faire mes cadeaux de Noël à la Fnac cette année moi. 👿
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